En matière d'alimentation, la Colombe Diamant ne semble guère exigeante quant à la qualité de ses aliments, ce qui paraît expliquer l'absence d'études à ce sujet, et dès lors l'absence de mélanges propres à cette espèce. Des mélanges spéciaux "Petites Tourterelles" sont néanmoins disponibles dans le commerce mais, par la présence de graines trop volumineuses pour la finesse de leur bec (blé, sarrasin, maïs même concassé...), ceux-ci ne conviennent malheureusement pas parfaitement à notre protégée.

          Dans tous les cas, on veillera à lui apporter suffisamment de millet rond, et de ce fait, il est généralement conseillé par défaut de distribuer un mélange pour Oiseaux Exotiques aux fortes proportions de millet rond ; la Colombe Diamant délaissant le millet plat (encore appelé alpiste), mais là encore il ne s'agit que d'une solution de substitution même si elle peut très bien convenir pendant toute la durée de vie de l'oiseau...

          La solution la plus avantageuse, et certainement la plus économique (mais également la moins pratique), consiste à réaliser son propre mélange de graines à base de millet (jaune, blanc, rouge et japonnais), de panis (jaune et rouge) ainsi que de navette brune (cette dernière peut être substituée par du colza, mais celui-ci reste plus amer). On pourra alors employer approximativement des proportions respectives de 80, 15 et 5 %. Ci-après figurent, pour informations, les caractéristiques propres à chaque constituant :

 

 MILLET JAUNE

          Le millet jaune est une graine farineuse (comme le sont toutes les variétés de millet) qui peut être soit présentée telle qu'elle, soit distribuée en grappes. Cultivée en Hongrie, Russie, Australie, Argentine et Etats-Unis, elle constitue la variété de millet la plus fréquemment rencontrée. Elle est surtout très riche en hydrates de carbones solubles (énergie), mais pauvre en protéines. Elle reste par ailleurs également pauvre en matières grasses.

 

 MILLET BLANC

          Cultivée aux Etats-Unis, en Chine et en Australie, la graine de millet blanc est plus tendre que celle de millet jaune, avec qui elle partage les mêmes qualités nutritives.

 

 MILLET ROUGE

          Graine farineuse tout comme le sont les deux premières, le millet rouge est de manière générale plus dur que les autres variétés de millet, avec qui il possède les mêmes qualités nutritionnelles. Produit en France, Pologne, Hongrie et Hollande, il permet d'apporter de la couleur dans les mélanges.

 

 MILLET JAPONAIS

          De forme plus ou moins losangique, le millet japonais est essentiellement cultivé en Afrique du Sud, en Australie, ainsi qu'en Chine. Il constitue, parmi les différentes variétés de millet, celle qui présente la teneur en protéines la plus élevée.

 

 PANIS JAUNE

          Graine farineuse, le panis jaune est une variété de millet aux graines beaucoup plus petites. Il est cultivé en Chine, Argentine, Afrique du Sud et Australie.

 

 NAVETTE BRUNE

          Graine oléagineuse, la navette brune est riche en matières grasses (42 %), mais également en protéines. Cultivée en Allemagne, Australie et Canada, sa couleur varie fortement selon sa région de production. Elle est très souvent préférée au colza pour son goût plus doux et son apport en acides gras de meilleure qualité, même si son prix d'achat est sensiblement plus élevé.

 

 COLZA

          Cultivée en France, Pologne, Hongrie et Hollande, la graine de Colza est réputée plus amère que la navette, avec qui elle peut être confondue ; elle présente néanmoins une couleur plus noire et une taille plus grande. Graine oléagineuse tout comme l'est la navette, ses propriétés nutritives lui sont d'ailleurs semblables.

 

          En période de reproduction, de la pâtée aux oeufs pour canaris pourra venir compléter ce mélange, mais ne s'avère toutefois pas indispensable : la Colombe Diamant, comme tous les Colombidés d'ailleurs, nourrit essentiellement ses jeunes à partir du "lait de jabot", produit de desquamation des cellules épithéliales du jabot.

     

 

          Un apport en minéraux et  oligoéléments sera permis par la présence de gravier ou de grit dans le fond de la volière, concourant ainsi au bon développement de l'ossature et à la formation de la coquille de l'oeuf, tout en favorisant la digestion par action mécanique au niveau du gésier.

   

Minéraux et Oligo-éléments

          Ce sont des substances minérales inertes présentes en petites quantités, mais constituant 4 % du poids corporel d'un organisme et répartis en 22 éléments essentiels : 7 minéraux (calcium, phosphore, potassium, sodium, chlore, magnésium et soufre) et 15 oligo-éléments (fer, iode, zinc, cuivre, manganèse, cobalt, molybdène, sélénium, chrome, bore, vanadium, fluor, silicone, arsenic, étain).

          Au niveau de l'organisme, ils assurent aussi bien des fonctions structurelles (os, dents, protéines musculaires), que des fonctions physiologiques (maintien de la pression osmotique, perméabilité membranaire, transmission nerveuse, contraction musculaire), que des fonctions enzymatiques et hormonales, voire des fonctions de régulation et de différenciation cellulaire.

          Leurs concentrations sont à maintenir dans certaines limites pour assurer les fonctions et l'intégrité des tissus, ainsi que la croissance, la santé et la productivité. Néanmoins, si des régimes carencés peuvent entraîner des désordres physiologiques dont l'importance varie selon l'élément, la durée et l'intensité de la carence, des excès de minéraux et oligo-éléments peuvent déboucher sur une toxicité aux conséquences tout aussi importantes.

          L'ajout régulier (soit environ une fois par semaine) d'un complexe vitaminé dans l'eau de boisson assurera un maintien en bonnes conditions générales, et veillera à prévenir d'éventuelles carences liées au régime granivore des colombes diamants.

Les Vitamines dans l'Alimentation

          On désigne par vitamines des substances organiques que l'animal est en général incapable de synthétiser et qui, à faibles doses, sont indispensables au développement, à l'entretien et aux fonctions des organes. Les vitamines peuvent être classées en deux catégories :

  1.      Les vitamines liposolubles, dont le stockage s'effectue au niveau du foie ainsi que dans les graisses. Il s'agit des vitamines A, D, E et K.
  2.      Les vitamines hydrosolubles, non stockées et dont l'élimination s'effectue aisément via le rein. Elles sont particulièrement sensibles à la lumière, à la chaleur et à l'oxydation. Ce sont toutes les vitamines du groupe B, ainsi que la vitamine C.

Plus précisément, on distingue ainsi, dans le groupe des vitamines liposolubles :

  • la vitamine A (encore appelée rétinol), qui peut être soit d'origine végétale (vitamine A1, issue du bétâ-carotène), soit d'origine animale (vitamine A2, issue du foie de poisson et du jaune d'oeuf). Elle intervient principalement dans la vision en transmettant les perceptions lumineuses de l'oeil au cerveau, mais participe également à la formation de la trame osseuse, à la protection des épithéliums, à la synthèse des glucocorticoïdes, des gammaglobulines, et participe au système de détoxication de substances étrangères à l'organisme. De plus, elle présente des propriétés antioxydantes. Ainsi, une carence en vitamine A se traduira principalement par une diminution de la vision nocturne, une dégénérescence rétinienne, des problèmes squelettiques, des troubles reproducteurs, de l'anorexie, une perte de poids, ainsi que par une augmentation de la susceptibilité aux infections virales, bactériennes et parasitaires.
  • la vitamine D dérive de l'irradiation UV des stérols  et intervient dans la stimulation de l'absorption intestinale du calcium (minéralisation osseuse) ainsi que dans la résorption du phosphore rénal (matrice protéique de l'os). Une carence en vitamine D se manifestera alors par une déformation du sternum, des coquilles minces, une diminution de l'éclosabilité et des malformations embryonnaires.
  • la vitamine E (ou tocophérol) constitue un antioxydant biologique en stabilisant les membranes biologiques et les précurseurs des prostaglandines, tout en assurant un rôle immunitaire. Une carence en vitamine E se remarquera par des atteintes musculaires (myopathie) et nerveuses (encéphalomalacie), voire une collection de liquides au niveau du péricarde, des plèvres et du péritoine (diathèse exsudative).
  • la vitamine K joue un rôle majeur dans la coagulation, en permettant la conversion de la prothrombine en thrombine. De cette manière, une carence en vitamine K entraînera des troubles de la coagulation, voire des hémorragies spontanées.

Les vitamines hydrosolubles quant à elles renferment :

  • toutes les vitamines du groupe B, solubles dans l'eau et non stockées dans les tissus, à l'exception de la vitamine B12 accumulée dans le foie. Elles interviennent toutes principalement dans des réactions enzymatiques, ce qui fait d'elles des molécules indispensables au bon fonctionnement de l'organisme. Il est important de noter que l'aliment peut être complémenté en vitamines B par l'ajout de levure de bière. On distingue ainsi :
          • la vitamine B1 (ou thiamine) dont la carence s'observe par une mauvaise utilisation des sucres, entraînant faiblesse musculaire et atteinte nerveuse.
          • la vitamine B2 (ou riboflavine) qui joue notamment un rôle dans la chaîne respiratoire et dont les symptômes de carence chez les oiseaux sont non spécifiques : perte d'appétit, retard de croissance, oisillons marchant sur les talons avec les doigts tordus. Il est important de remarquer que les céréales sont pauvres en vitamine B2.
          • la vitamine B3 ou vitamine PP (Pelaggre Preventive factor) ou niacine intervient dans le transport cellulaire d'Hydrogène. Sa carence est responsable de la pellagre : inflammation du derme, diarrhée, démence et mort, et s'observe notamment chez les oiseaux par une cavité buccale enflammée (syndrome de la langue bleue).
          • la vitamine B5 (ou acide pantothénique) dont la carence provoque une diminution de la vitesse de croissance, ainsi que des inflammations du derme (bec et yeux).
          • la vitamine B6 (ou pyridoxine) joue un rôle dans les processus de dilatation vasculaire, via la production d'histamine. Elle intervient également dans la production de vitamine B3 à partir du tryptophane.
          • la vitamine B8 ou vitamine H (biotine) intervient dans les enzymes responsables du transfert du CO2. Importante dans toutes les espèces, elle est encore appelée la vitamine des phanères (productions de l'épiderme). Une carence en vitamine B8 s'observe par un retard de croissance, une apparence ébouriffée des plumes, une inflammation du derme, un foie graisseux et de la mortalité.
          • la vitamine B9 (ou acide folique) intervient dans la biosynthèse des nucléotides, des phospholipides (composants des membranes cellulaires) et de neurotransmetteurs. Chez les oiseaux, une carence provoque de l'anémie, des boiteries et une dépigmentation des plumes.
          • la vitamine B12 (ou cobalamine), molécule complexe synthétisée exclusivement par les microorganismes, et dont la carence affecte principalement les animaux en croissance. Chez les oiseaux, la carence s'observe par des multiplications cellulaires perturbées, des malformations embryonnaires et une vitesse de croissance ralentie. Elle peut également être associée à une carence en cobalt.
  • la vitamine C (ou acide ascorbique) constitue, tout comme la vitamine E, un antioxydant et est nécessaire à l'absorption du Fer. Elle joue également un rôle dans la production d'hormones stéroïdiennes ainsi que dans la formation du collagène (protéine de structure donnant au corps sa forme et son élasticité). Une carence en vitamine C provoque réduction de la consommation, oedème, diarrhée et diminution de la résistance aux infections.




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